Sensibilisation des malades chroniques sur le jeûne

A ce propos, le Dr. Djamila Nadir, responsable du service des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a affirmé, lors d'une journée d'information sur "Ramadhan et  la santé" que "la durée du jeûne peut s'étaler cette année jusqu'à 16 heures/jour, d'où la difficulté pour les malades chroniques, notamment ceux qui prennent plusieurs types de médicaments, de s'abstenir de manger et de boire toute cette durée".

Elle a évoqué, dans ce sens, l'étude menée par le Ministère de la Santé en 2017 sur les indicateurs sanitaires des populations, qui a révélé que 30,8% de l'échantillon étudié, n'avait jamais procédé à la mesure de la tension artérielle et que 45,3% seulement des personnes atteintes de cette pathologie (60 ans et plus) "prennent leurs médicaments régulièrement".

Concernant le diabète, l'étude a montré que 53,5% des personnes situées dans la tranche d'âge 18- 69 ans n'avaient jamais mesuré le taux de glycémie.

Ces indicateurs prouvent qu'un nombre important d'Algériens ignorent qu'ils sont atteints de maladies chroniques, a-t-elle estimé soulignant les risques auxquels ils s'exposent en cas de jeûne sans avis médical.

Intervenant sur l'hypertension artérielle, le Dr Amel Maamri, spécialiste des maladies cardiovasculaires à la clinique Arezki Kehal relevant de l'Etablissement hospitalier public (EHP) de Birtraria (Alger), a expliqué que les malades qui ne prennent qu'un seul médicament et n'ont pas d'autres complications peuvent jeûner contrairement aux sujets soumis à plusieurs médicaments, et ce afin d'éviter les troubles cardiovasculaires.

Parmi les recommandations, le Dr. Maamri a cité la réduction de la consommation des viandes rouges, du sel, des boissons sucrés et gazeuses, conseillant la consommation des fruits et légumes et des viandes blanches, notamment les poissons et la pratique d'une activité physique, notamment après El iftar.

S'exprimant sur les nombreux bienfaits du jeûne, le nutritionniste au même établissement Kamel Kadri a parlé de la détoxification du corps, du renforcement du système immunitaire et de la régulation de la glycémie, ajoutant que le jeûne permet également de stimuler le cœur et le colon, de prévenir certains types de cancer et aide à réduire la consommation de tabac, en sus de favoriser la perte de poids.

Cependant, il a mis en garde contre la consommation excessive, durant le Ramadhan, des sucreries, responsable de la prolifération des cellules cancéreuses et de l'obésité, appelant à bannir "les produits alimentaires industriels trop riches en sel et en gras, même ceux commercialisés comme étant des produits light".