DT News - Algeria, Morocco and Tunisia - Gestion de la douleur : est-ce un incontournable dans notre pratique quotidienne ?

Search Dental Tribune

Gestion de la douleur : est-ce un incontournable dans notre pratique quotidienne ?

Nous devons adopter une approche globale qui mène à une gestion adéquate de la douleur, en intégrant divers aspects apparemment non liés à la douleur elle-même. (Photo : Shutterstock/ MadProduction)

lun. 19 février 2024

Enregistrer

Selon la définition de l’IASP (International Association for the Study of Pain – Association internationale pour l’étude de la douleur), la douleur peut être définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en termes de telle lésion ».

Il est important de comprendre le sens des termes « émotionnelle » et « potentielle ». Si nous ne nous préoccupons pas de ces aspects, nous nous limiterons à contrôler la douleur, ce qui ne suffira pas à faire de nous de bons médecins.

Nous devons adopter une approche globale qui mène à une gestion adéquate de la douleur, en intégrant divers aspects apparemment non liés à la douleur elle-même, tels que le temps d’attente, les odeurs ambiantes et la musique dans nos cabinets, ainsi qu’une communication appropriée et calme.

De plus, reconnaître le type de douleur affectant nos patients et ensuite initier la thérapie la plus appropriée pour éliminer ou au moins réduire leur douleur, devient une tâche cruciale pour les médecins. Cela est essentiel pour améliorer la qualité de vie des patients, réduire les coûts sociaux et améliorer leur bien-être général. Une mauvaise interprétation de l’origine de la douleur peut entraîner un mauvais diagnostic, et une gestion inadéquate par la suite.

La douleur dans la région oro-faciale est la raison la plus courante pour laquelle les patients consultent un dentiste, mais cette zone est complexe et la douleur peut être associée aux tissus durs et mous de la tête, du visage, de la cavité buccale, ou à une dysfonction du système nerveux. Étant donné que les origines des douleurs oro-faciales peuvent être nombreuses et variées, une évaluation approfondie de la situation est nécessaire pour permettre de suivre la voie diagnostique la plus appropriée, en vue d’une prise en charge clinique et thérapeutique optimale.

Dans la pratique quotidienne, il n’est pas rare que les patients souffrant de douleurs oro-faciales consultent leur dentiste à la recherche d’une solution.

D’après notre expérience, les dentistes généralistes ne sont souvent pas très bien informés de la différence entre la douleur névralgique et la douleur neuropathique, ils ont donc tendance à traiter tous les cas de douleur de la même manière : en utilisant initialement des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS ), puis, en cas d’échec de ceux-ci, avec d’autres traitements dentaires tels que des extractions, des traitements du canal radiculaire, etc.

Les patients eux-mêmes, espérant un résultat bénéfique, demandent souvent un traitement au dentiste. En conséquence, et étant donné que la dentisterie dans de nombreux pays est principalement privée, les dentistes veulent fidéliser les patients, et éviter le risque de les perdre en ne les traitant pas conformément à leurs souhaits.

Par conséquent, ils commencent un traitement dentaire même s’il ne repose pas sur un problème réel. Une meilleure sensibilisation parmi les dentistes, qui sont le tout premier filtre des douleurs oro-faciales, devrait être une tâche à poursuivre, afin d’améliorer la gestion de ce type de problème très invalidant. L’impact social de la douleur chronique ou névralgique est significatif, affectant la qualité de vie, les capacités professionnelles et les dépenses financières, tant pour les individus que pour la société dans son ensemble.

De plus, une gestion adéquate de la douleur oro-faciale ramènera notre profession vers une approche plus médicale, offrant du confort à nos patients et renforçant la pertinence sociale de notre profession. Nous retrouverons enfin le sentiment d’agir davantage en tant que médecins plutôt qu’en tant que mécaniciens !

Note éditoriale:

Cet article est paru dans le journal Dental Tribune France n°1/2024

Mots clés:
To post a reply please login or register
advertisement
advertisement