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De nouvelles études établissent un lien entre la santé bucco-dentaire et la santé cérébrovasculaire

Deux nouvelles études ont renforcé le lien entre la santé bucco-dentaire et la santé cérébrovasculaire, en associant la maladie parodontale aux lésions microvasculaires cérébrales et à un risque accru d’accident vasculaire cérébral. (Image : psychoshadow/Adobe Stock)

mar. 18 novembre 2025

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COLUMBIA, États-Unis : Les preuves scientifiques s’accumulent et continuent de montrer l’impact considérable de la santé bucco-dentaire sur la santé systémique. Tout récemment, deux nouvelles études ont renforcé l’association entre la maladie parodontale, les caries dentaires et la santé cérébrovasculaire, suggérant que le maintien de dents et de gencives saines pourrait contribuer à réduire les lésions vasculaires cérébrales et à diminuer le risque d’accident vasculaire cérébral.

La première étude a montré que les adultes atteints de maladie parodontale présentaient des signes de lésions microvasculaires cérébrales significativement plus marquées. De plus, la seconde étude a rapporté que les participants présentant à la fois des caries et une maladie parodontale avaient une incidence plus élevée d’accident vasculaire cérébral ischémique. Ensemble, ces travaux soulignent l’importance d’améliorer la santé bucco-dentaire, afin de réduire les facteurs de risque vasculaire susceptibles d’affecter le cerveau.

Des recherches antérieures ont établi un lien entre la parodontite et un risque accru d’accident vasculaire cérébral ischémique. De même, la maladie des petits vaisseaux cérébraux a été associée de manière indépendante à l’AVC ischémique. Les chercheurs de la première étude ont donc examiné s’il existait un lien indépendant entre ces deux maladies. Ils ont réalisé des IRM cérébrales chez 1 143 adultes d’un âge moyen de 77 ans, afin de rechercher des signes de maladie des petits vaisseaux cérébraux — atteinte des petits vaisseaux sanguins du cerveau pouvant se manifester par des hypersignaux de la substance blanche (plages hyperintenses sur l’IRM, associées à une mauvaise perfusion), des microhémorragies cérébrales ou des infarctus lacunaires anciens. Ces altérations cérébrales deviennent plus fréquentes avec l’âge et sont associées à un risque accru d’AVC, de troubles cognitifs et de problèmes de mobilité.

Selon les résultats, les participants atteints de maladie parodontale présentaient un volume d’hypersignaux de la substance blanche significativement plus important sur le plan statistique. L’écart de volume (en pourcentage du volume cérébral) entre les sujets avec et sans maladie parodontale était faible, mais cliniquement pertinent. Ces lésions étaient plus étendues chez les participants présentant une maladie parodontale, même après avoir ajuster les principaux facteurs de risque vasculaire. En revanche, aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre la maladie parodontale et les microhémorragies cérébrales ou les infarctus lacunaires une fois les facteurs de confusion pris en compte.

« Si de futures études confirment ce lien, cela pourrait ouvrir une nouvelle voie pour réduire la maladie des petits vaisseaux cérébraux en ciblant l’inflammation buccale », a déclaré dans un communiqué de presse l’auteur principal, le Pr Souvik Sen, directeur du département de neurologie à la faculté de médecine Columbia de l’université de Caroline du Sud. « Pour l’instant, cela souligne à quel point les soins dentaires peuvent soutenir la santé cérébrale à long terme », a-t-il conclu.

L’étude intitulée, « Periodontal disease independently associated with white matter hyperintensity volume: A measure of cerebral small vessel disease », a été publiée en ligne dans le numéro de décembrer 2025 de Neurology.

Les caries et la maladie parodontale pourraient augmenter le risque d’AVC

Dans la deuxième étude, portant sur 5 986 adultes d’un âge moyen de 63 ans, les chercheurs ont examiné si la maladie parodontale, associée aux caries dentaires ou prise isolément, était liée à un risque ultérieur d’accident vasculaire cérébral ischémique. Les participants ne présentaient aucun antécédent d’AVC au départ et ont été suivis pendant environ deux décennies, afin de déterminer lesquels avaient été victimes d’un AVC.

Les résultats ont montré que l’incidence des AVC suivait un gradient de santé bucco-dentaire : elle était la plus faible chez les participants ayant une bonne santé bucco-dentaire et la plus élevée chez ceux présentant à la fois une maladie parodontale et des caries. Après ajustement pour les principaux facteurs de risque vasculaire, les participants souffrant à la fois de maladie parodontale et de caries présentaient un risque d’AVC ischémique presque doublé par rapport à ceux ayant une bonne santé bucco-dentaire. Ceux présentant une maladie parodontale seule avaient également un risque significativement accru.

« Les résultats indiquent que la maladie parodontale et les caries, combinées, sont indépendamment associées à un risque accru d’AVC ischémique. Pour les professionnels de la santé bucco-dentaire, cela souligne la portée systémique d’une prise en charge préventive globale. » C’est ce qu’a déclaré le Pr Souvik Sen, également auteur principal de la deuxième étude, dans un communiqué de presse.

L’étude intitulée, « Combined influence of dental caries and periodontal disease on ischemic stroke risk », a été publiée en ligne dans le numéro de décembre 2025 de Neurology.

 

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