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ADF 2021, entretien avec les Drs Julien Laupie et Joël Trouillet : Impatients et heureux

De gauche à droite : Drs Julien Laupie et Joël Trouillet, Secrétaires Généraux de l’Association Dentaire Française. (Photo : ADF)
 Bénédicte Claudepierre, Dental Tribune Franc

Bénédicte Claudepierre, Dental Tribune Franc

mer. 24 novembre 2021

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PARIS, France : Après le report du Congrès 2020, voici une nouvelle édition de cet évènement que tous les professionnels dentaires attendent chaque année avec impatience. Du 23 au 27 novembre, le monde dentaire se retrouve au Palais des Congrès de Paris pour se former, découvrir les innovations et peut-être se remettre en question. Les Drs Julien Laupie et Joël Trouillet, chirurgiens-dentistes et et Secrétaires Généraux de l’Association Dentaire Française (ADF) ont bien voulu partager leur ressenti, leurs motivations et nous expliquer les spécificités de cette nouvelle édition du Congrès.

Voici enfin une nouvelle édition du Congrès de l’ADF, depuis si longtemps préparée et espérée. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
Joël Trouillet : Impatients et heureux !
Impatients parce que cela fait des mois qu’on prépare ce congrès et on peut dire que cela a été un accouchement dans la douleur après le report de 2020, après tous les doutes concernant la crise sanitaire qui ont été émis tout au long de l’année.

Heureux car cela va se faire et dans les conditions habituelles.

Depuis le début, le mot d’ordre pour nous c’était de ne pas dénaturer ce qui fait la force d’un Congrès de l’ADF, à savoir la rencontre, le partage. On a toujours voulu que cela se passe en présentiel, qu’il y ait du monde aussi bien dans les salles de conférences, que d’exposition. C’est pour cela que l’on avait annulé l’édition 2020 car un congrès avec des jauges, cela ne correspondait pas à l’ADN de l’ADF.

On est heureux de savoir que nous pouvons rassembler toute la profession dentaire, toutes ses composantes avec au final très peu de contraintes. Les seules règles sanitaires à respecter seront un pass sanitaire et un masque. On n’a aucune jauge d’accueil durant les quatre jours de congrès que ce soit pour l’exposition et ses 4 étages que dans les salles de conférences.

L’édition 2021 est-elle un report de l’année 2020 ou bien une nouvelle édition ?
Dr Julien Laupie : En août 2020, nous avons décidé, en totale coordination avec le Comident et les représentants des industriels, le report de l’édition du congrès. Les partenaires inquiets à juste titre sur la faisabilité et sur les contraintes des mesures avaient peur de perdre énormément de visibilité, d’engager des frais de préparation et de se retrouver face à une annulation sans pouvoir récupérer leurs engagements. On a décidé de jouer la sécurité et de reporter le Congrès d’un an.

La quasi-totalité des exposants de l’édition 2020 nous ont fait confiance et ont accepté de repousser à 2021. Toutes les sommes engagées ont été reportées d’un an. Il y a eu quelques annulations à la marge mais la quasi-totalité des exposants 2020 seront présents et très impatients de retrouver le Congrès.

Cela sera pratiquement le premier évènement 2021 en présentiel où les industriels pourront présenter leurs produits et leurs innovations. De plus les remontées du terrain sont bonnes. Les courbes d’inscriptions sont très satisfaisantes pour les praticiens qui souhaitent participer au programme de formation continue, puisque les chiffres sont déjà plus élevés que lors de l’édition 2019.  Dans la partie visitorat de l’exposition, nous avons plus de 22 000 demandes de badges à l’heure actuelle, à savoir plus qu’en 2019.

On sent que les gens ont envie de venir au congrès, de se retrouver, de partager un moment entre confrères, un moment d’échange.

On a l’impression que les gens ont envie et besoin de se former en présentiel. Avez-vous aussi ce ressenti ? Dr Julien Laupie : Pendant le confinement on a vu un essor intense de la formation e-learning qui est très intéressante sous de nombreux aspects. C’est bien que l’on ait rattrapé un certain retard sur ce type de pédagogie mais il est vrai que l’on ne réussit pas à faire passer tous les messages par e-learning, Tous les formats et sujets ne se prêtent pas à cette formule.

Quelles sont les nouveautés de l’édition 2021 ?
Dr Joël Trouillet  : Cette année on a essayé de proposer des formats pédagogiques un peu différents. Lors de cette édition 2021, on a quatre grands débats avec 4 thématiques différentes, durant lesquels un praticien est seul en scène face à un auditoire qui va l’interroger sur des cas cliniques. Le praticien va répondre instantanément en s’appuyant sur sa bibliothèque de cas cliniques personnelle et sur ses expériences cliniques. Cette réactivité, on ne peut pas la retrouver dans l’e-learning.

Nous avons également des master-matchs durant lesquels deux conférenciers vont confronter leur exercice et leurs solutions thérapeutiques sur différents sujets. C’est un véritable ping-pong. Chacun à son pupitre fait sa présentation un peu comme la plaidoirie de 2 avocats qui s’opposent. Cette instantanéité ne peut se faire aussi que par le présentiel.

Et puis, nous avons aussi voulu reconduire la séance inaugurale qui n’avait plus eu lieu depuis quelques années. Avec ce que l’on a vécu ces derniers temps, on trouvait que cela avait du sens de proposer à nouveau une conférence inaugurale le mardi après-midi pour échanger sur un sujet important.  

Le congrès de l’ADF commence par cette séance inaugurale au cours de laquelle trois personnalités très différentesle Dr Yazdan Yazdanpanah, le philosophe Gaspard Koenig et l’entrepreneur Stanislas Niox-Château, apportent leur éclairage sur le sujet : « Venez regarder la Covid droit dans les yeux ». Pouvez-vous nous expliquer le choix des intervenants et du thème ?
Dr Julien Laupie : Le choix des intervenants est motivé par deux raisons. D’une part, l’ADF est une structure qui a toujours été là pour susciter le débat, chercher à faire réfléchir la profession et lui faire bénéficier de l’expertise de personnalités extérieures. Cela a toujours été notre leitmotiv de voir si par ailleurs il n’y a pas d’idées intéressantes qui pourraient nous enrichir. On se refuse à rester centrer sur notre petit monde, notre petit milieu et à fonctionner en vase clos. C’est aussi la force de l’ADF.

D’autre part, ce que la profession a vécu depuis 2019 pendant deux ans l’a beaucoup marqué. Nous nous devions de réfléchir à l’après, comment être mieux préparé si demain une nouvelle crise sanitaire survient ?  Comment bénéficier de cette expérience ?

C’est aussi intéressant d’avoir trois regards d’experts différents qui ne sont pas de la profession mais qui ont vécu la Covid de manière plus ou moins directe et qui sauront transmettre leur point de vue aux professionnels de santé et aux représentants de l’industrie présents à cette séance inaugurale.

Un médecin, un membre du Conseil scientifique qui a donc l’expérience à la fois de soignant et de décideur politique. Avec sa position auprès du Président de la République, il a forcément pris part aux décisions politiques.

Nous avons toujours essayé lors de nos Congrès précédents de faire intervenir des intellectuels ou des philosophes ces dernières années. C’est encore le cas cette année avec Gaspard Koenig qui a un regard différent, et fera une analyse des choix de l’Etat pendant la Covid, discours intéressant à entendre à n’en pas douter.

Nous avons choisi un entrepreneur, PDG de Doctolib, donc forcément concerné par la gestion de la crise, par la gestion de la vaccination, par la téléconsultation. Il a une expérience personnelle du fait de sa société qui plus est française et connait une grande réussite.

Même si l’on pourra se trouver certaines fois en désaccord avec leurs dires, il sera intéressant d’avoir ce temps d’écoute de trois personnalités complètement différentes pour nous aider à prendre de la hauteur.

Comment voyez-vous l’avenir de la profession dentaire ? Quels sont les changements ?
Dr Julien Laupie : L’avenir est plutôt positif. Après cette période de confinement, les Français se sont à nouveau retournés chez leur chirugien-dentiste sans appréhension. La demande a été forte et continue de l’être. La santé semble être redevenue prioritaire dans le choix des priorités. Il y a eu une prise de conscience sur l’importance de la santé en général mais aussi de la santé bucco-dentaire. Le reste à charge 0 accompagne forcément cette venue plus importante de patients car l’accès aux soins du point de vue financier est facilité.

L’effet rattrapage du confinement est derrière nous mais, pour autant, la demande reste forte.

Au niveau de la formation, il y a eu un changement lié au confinement. La formation à distance à pris beaucoup d’ampleur et va perdurer et cohabiter avec les formations en présentiel. Il y aura de plus en plus de mixtes de formations avec des temps présentiels avec leurs spécificités, leurs avantages et des formations en e-learning avec leur côté pratique, cette possibilité de suivre une formation depuis chez soi ou entre deux patients au cabinet. Tout ceci est très lié à ce que l’on a vécu.

En 2021, vous avez obtenu la certification QUALIOPI, est-ce un plus ?
Dr Joël Trouillet : C’est une reconnaissance. Cela fait 50 ans que l’ADF organise des formations et notre association compte 15 employés, c’est une véritable PME. Nous avons développé un savoir-faire et l’organisation d’un congrès est anticipée 18 mois auparavant.

Toutefois, la vision d’un œil extérieur imposé par l’audit AFNOR pour cette certification QUALIOPI nous a permis, là encore, d’ajuster certains éléments mais surtout de constater tout le travail accompli. Nous en sommes fiers. Le travail de l’édition 2022 a déjà commencé mais on se réjouit avant tout de vivre l`édition 2021

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